La curieuse absence de données immobilières complètes, récentes et fiables

Secteurimmobilier.
Mardi 14 Juin 2022
Rue de Paris; temps de pluie par Gustave Caillebotte

Il pleut sur l'immobilier et le secteur immobilier n'a pas su fiabiliser ce qu'il sait de lui même. 

Les chiffres imprécis du nombre de mises en chantier

Les délais de transfert des mairies aux DREAL (direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) sont trop longs. En janvier 2015, une réforme du mode de calcul est entreprise. La distinction entre logements neufs et travaux sur bâtiments existants disparaît.Et selon Les Echos du 2 mars 2015 : "Ils auraient souffert de remontées d'informations tardives et parcellaires. Le service statistique du ministère arrête donc de recenser et calcule les mises en chantier mensuelles par une modélisation statistique sur la base du stock de permis et de la conjoncture." En 2019, le problème ne semble pas résolu. Un nouvel article des Echos du 10 septembre remonte les problèmes dénoncés par la FFB : " Les chiffres mensuels de mises en chantier sont un calcul théorique, jamais comparé à la réalité car il n'existe plus de remontée de données réelles du terrain".

Dans les chiffres trimestriels présentés par la FPI, on ne connait pas la programmation des opérations. Autrement dit on ne sait pas quelle est la part de logement par taille de T1 à T5. 

L'absence de statistiques sur les bailleurs privés

La dernière étude sur les bailleurs remonte à 2013….. celle sur l’habitat indigne de l’ANAH de 2013 comme le relève le rapport de la Cours des Comptes de septembre 2021..

Depuis l'enquête INSEE de 2013, il est impossible de savoir qui possède et met en location. a DGIPF le sait mais le communique pas.

L'absence de visibilité de l'offre complète et au bon prix

L'offre est tellement dispersée entre promoteurs, CGP et commercialisation sans comptes les étapes de publications sur des plateformes digitales. Cela ne donne ni envie, ni confiance.

Les décalages entre Banque de France et Observatoire du crédit


La fiabilité des DPE

Les experts n'en étant pas toujours et à condition qu'ils soient rigoureux, il ressort que les notes de DPE ne sont pas fiables et comparables.


Quelles sources ?

Les données de l’immobilier proviennent presque exclusivement de l’Etat et de ses administrations. Puisque celles-ci recouvrent des données patrimoniales, il est logique que ces données restent protégées. La FPI pour les promoteurs et la FNAIM pour les agents immobiliers proposent quelques données mais finalement personne ne produit de vision d’ensemble du marché immobilier à part l’Etat. Les bases de données concernées sont gérées par


(i) Le Ministère des l’économie et des Finances : Filocom [15] est un fichier qui résulte de l’appariement de quatre fichiers gérés par la Direction générale des finances publiques (DGFiP) : le fichier de la taxe d’habitation, le fichier foncier (des propriétés bâties), le fichier des propriétaires et le fichier de l’impôt sur les revenus des personnes physiques.
(ii)Le Ministère du logement avec Sit@del à partir des données de collectivités locales sur les mises en chantier et les obtentions de permis de construire

(iii) L’INSEE qui propose une vision globale mais malheureusement trop peu souvent car uniquement basées sur les données des recensements

A l’ère du digital, les informations disponibles sur le marché immobilier sont parfois insuffisantes pour conforter des logiques d’investissements. Malgré des avancées avec démarches comme DataLab, fichier centralisé des copropriétés, il reste beaucoup d’axes d’amélioration.